Témoignage portage, peau à peau et prématurité

Nathanaël est né a 29 SA, pesait 980 grammes et mesurait 38 cms. J’ai pu aller voir mon fils en réanimation très rapidement après mon réveil de la césarienne. En état de choc, je regardais ce tout petit être relié à des machines et qui se battait pour vivre. Un médecin est venu me parler et même si ces chances de survie étaient faibles, l’équipe soignante m’a tout de suite parlé du peau à peau et de ses nombreux avantages. Après 4 jours on m’a proposé le premier câlin sachant que cela serait pour un minimum d’une heure à cause de la complexité à sortir bébé de la couveuse. J’ai été très impressionné de voir l’infirmière sortir mon fils avec mille précautions et tous ces fils, tuyaux et machines qui bipaient de partout. Elle m’a expliqué combien c’était important pour lui d’être contre moi le plus possible, de ne pas trop bouger à cause des fils (j’aurais arrêté de respirer si cela pouvait l’aider!), et combien il progresserait plus vite de cette manière. Elle ne cessait de me répéter combien j’étais une bonne mère et que mon fils ressentait tout cela , que cela aiderait également à la lactation de le sentir contre moi (les infirmières me faisaient tirer mon lait avec lui dans mes bras). Elle m’a aussi dit combien il avait besoin de moi et qu’il me reconnaissait de par mon odeur et ma voix. Un lien se tissait enfin avec mon bébé. Il n’y avait plus de couveuse entre nous et j’en oubliais presque les machines. Chaque jour pendant 12 semaines, j’ai gardé Nathanaël contre moi en peau à peau entre 4 et 6 heures d’affilé. Je finissais ma grossesse. Je ne voulais plus le rendre, on ne pouvait plus me le reprendre et je sautais de nombreux repas pour ne plus le laisser. Je savais que je faisais finalement quelque chose pour l’aider. Le peau à peau m’a vraiment aidé à tisser un lien avec mon fils et m’a permis de déculpabiliser un peu de n’avoir pu le garder plus longtemps en moi. Cela m’a permis de me sentir maman et pas seulement spectatrice de ce qui se passait dans cette salle d hôpital. Le peau à peau a vraiment été nécessaire au lien qui s’est construit petit à petit avec mon bébé. Quel bonheur c’était de le sentir vivant contre moi. Ces heures que j’ai passées avec mon fils sont ineffaçables, je lui ai parlé, je l’ai câliné, et on s’est réconforté mutuellement tellement de fois. Il a séché mes larmes grâce à son petit corps tout chaud contre le mien.
J’ai continué le peau à peau après sa sortie de l’hôpital pendant plusieurs semaines et j’ai rapidement appris à le porter en écharpe (une autre manière pour moi de finir ma grossesse).
Nathanaël a maintenant 3 ans et il est en pleine forme. Je dois tout à l’équipe médicale qui a été formidable et réalise combien j’ai eu de la chance de pouvoir pratiquer le peau à peau avec mon fils et comme cela a été bénéfique sur son développement, sa santé et dans notre relation.